mardi 28 décembre 2010

Le trappeur attrapé

Si le climat semble s'être réchauffé du côté de Cancun, dans les rues l'air est au refroidissement. Entre aéroports paralysés, trafic ferroviaire à l'état larvaire et trottoirs de Paris sur lesquels poussent les congères, à chaque pas, on risque nos vies, du verglas au trépas. Pour qui sonne le glas ? Pas pour la glace en tout cas. On aurait presque envie de la briser, ou à défaut, de se réchauffer. Alors contre les calottes, on adopte la stratégie de la pelote. On s'emmitoufle, se camoufle et disparaît sous des profusions de laine, des orgies de cachemire. Et même, honte à nous ! , contre les engelures, on dégaine la fourrure, prenant le thermomètre comme excuse pour se laver du péché d'un feu raton-laveur pendu à nos encollures. Si la température est une circonstance atténuante, la tendance est également notre alliée. Car cet hiver, foi de chinchilla, le grand chic contre le grand froid, c’est le style « trappeur ».
On dit « oui » à la traversée des grands espaces et autres open-spaces en traîneau mais si c’est Jeremiah Johnson, alias Robert Redford, qui tient les rênes et nous emmène. Le froid semble soudain moins hostile, lovées dans nos canadiennes, prête à danser avec Kevyn (Costner) en chaussettes mais sans son loup Chaussette, ou à chevaucher la steppe pour aller à son cours de step avec un Brad Pitt légendaire d'hiver. A défaut de toucher le gros lot au loto, mettons-nous à la recherche de la mine d’or avec Ethan Hawke, et montrons nos crocs (blancs). Car entre l’attrapeur de rêves et le trappeur de (nos) rêves, on a vite tranché. Et c’est donc en quête de la panoplie du parfait chasseur des neiges que l’on se met.

L’appel de la forêt (et de la fourrure)

Chasseur spécialisé dans le piégeage, le trappeur a fait des peaux de bêtes et de la fourrure sa spécialité. On mise donc sur la canadienne en agneau retourné et la chapka lainée. Et on compense ce carnage animalier en adoptant illico presto, si ce n’est déjà fait, le plus strict régime végétarien : rôtir ou porter du cuir, il faut choisir !
















Canadienne en peau peau lainée, Claudie Pierlot, 850€
Porte-clés en vison, Trussardi, 150€


La Ruée vers l’or

C'est bien connu, le trappeur, tout comme le saumon, remonte la rivière, dans le but de découvre « The » pépite : l'arbre qui cache la montagne ou le lingot qui cache le magot. Inutile d'écluser la Seine en espérant trouver un kopek. Préférez l'or en petites touches, non pas en barres, mais en barrettes par exemple, prises dans votre crinière de sauvageonne urbaine. Osez le bracelet rigide au poignet comme si c’était sur vous que le piège s’était refermé !











Bracelet Topshop, 12,50£
Bracelet Piège à Ours, Toy me, 382$


Croc (-chet) blanc

Le pull dans la mouvance « les montagnards sont là ! » est le must-have pour tout chef d’attelage qui se respecte. On investit notre petit oseille dans la grosse maille et la torsade. Les petits plats dans les grands, on délaisse le train et notre train-train pour les hauts sommets et la randonnée : à nous les cimes, les motifs de sapins, les imprimés alpins.

Pull Alpin VikWool Icelandic

Danse avec les loups et les fauves

Seul dans un environnement hostile, le trappeur doit se fondre dans la nature. Les tons « nude » et discrets sont particulièrement recommandés. Déclinez à l’envi la palette des camel, ocre, fauve…et trempez-y tous vos habits. C'est une question de survie et de fashion-crédit.









Sac Abaco

Enfin, côté chaussures, même si on la joue féminine et haut perchée, les crampons sont de rigueur. Car les escarpins à patins sur du verglas, c’est David contre Goliath : le meilleur moyen de perdre à la fois de la hauteur, sa fierté et ses chaussures.














Boots Topshop, 85£


Alors, c'est décidé, on laisse les chutes au thermomètre et, à défaut de traîneau, on saute dans notre luge avant le déluge. Bye bye réac(teurs d’avions) et autres réacs (et anti-fourrure). Oui aux raquettes et aux coquettes casquettes de Davy Crockett pour partir à la conquête d'un Paris paralysé sous 3 cm de poudreuse. Pour céder une fois encore au piège de la tendance, tel est pris qui croyait prendre...







- Tu pars aux Sports d'hiver ?
- Non, je pars au Printemps, pour les soldes !