dimanche 31 octobre 2010

Chaussettes party

Septembre 2008, la crise financière affecte le marché interbancaire. De leggings vêtues, c’est avec le plus grand mépris que l'on se promet de traiter notre banquier désormais, lui qui a toujours pris soin de souligner notre dextérité à manier la CB. Septembre 2010, le Foreclosuregate éclate au grand jour : hypothèques frauduleuses, expropriations véreuses et petits travailleurs déchus de leurs droits de propriété par les grands méchants banquiers. C’en est trop, c’en est assez ! Vidons nos comptes en banque pour en revenir aux valeurs sûres, investir non pas dans la pierre, mais dans le pérenne, une bonne paire de chaussettes en laine. Cet hiver, la socquette est passée au rang supérieur, la voilà qui enveloppe notre mollet, recouvre notre genou : elle s’exhibe et se hisse à nos cuisses. Cette valeur montante nous fait du pied, alors pourquoi ne pas succomber ? Voici quelques bonnes raisons de mettre la maxi-chaussette à nos pieds.

1) Si, comme l’affirme le vieil adage, la santé de notre moral est réellement indexée sur la hauteur de nos chaussettes, cela prédit quelques économies faites dans le poste de dépenses «Psy». Et donc un renflouement de nos bas de laine. Car l’état de nos finances, c’était là que le bas blessait. Enfin, plus maintenant. L'over-socquette en fait le serment. Vous rêviez de vous acheter le jean de votre vie, ou pire, un pantalon en VRAI cuir ? Abdiquez, et optez plutôt pour un bon pull, vos maxi-chaussettes : voilà pour plus de 200€ de recettes.

2) Pour avoir le plaisir de dire "j’ai enfin trouvé chaussette à ma gambette", à défaut d’avoir trouvé « chaussure à son pied ».

3) Parce que les discrètes socquettes ont toujours été un indicateur de style, ce petit détail non ostentatoire, ce « jamais une paire blanche avec un pantalon noir », ce « cachez cette chaussette que je ne saurais voir ». Alors si elles s’exposent, elles s’émancipent, on les soutient, les plébiscite.

4) Régresser est parfois salutaire, une soupape de sécurité, une nécessité. Porter des chaussettes hautes, c’est un peu comme tremper ses doigts dans le Nutella. Ou faire une soirée pyjama. C’est un retour direct à la case « lycée » sans passer par la case « acné ». D’ailleurs la maxi-socquette a une légère odeur de «Guerre des boutons», comme un galopin en culotte courte, on les porte avec un short, légèrement en accordéon. Pour une esprit plus preppy, version «college girl», on mise sur la jupette mais on oublie les couettes.

5) La chaussette séduit aussi les Politiques. Fillon aujourd’hui, Balladur avant lui. La socquette remporte tous les suffrages. De là à y voir une fraude à la chaussette, il n’y a qu’un pas que l’on ne franchira pas.

Alors, si la chaussette fait son show cette saison, disons-leur «chaud dedans» et tendons-leur le pied. Peut-être finira-t-on par s’en lasser mais hors de question de les laisser tomber : Noël n’est pas loin, et permettra de les recycler. Un coup de teinture rouge, suspendues à la cheminée, vous pourrez toujours espérer que quelqu'un ait pensé au jean ou au VRAI cuir dont vous rêvez.




- Vider ses bas de laine pour s’acheter des chaussettes…c’est déshabiller Paul pour habiller Jean ?













Photo : Sarah Jessica Parker, l'actrice qui n'a pas froid aux jambes

jeudi 28 octobre 2010

Lire ou dormir, pourquoi choisir ?

Dimanche après-midi. Votre dulcinée a envie de flâner, bouquiner, se cultiver. Et vous ? Vous avez envie de rêver, ronfler, pioncer. Mais vous voulez aussi lui faire plaisir. Pourquoi ne pas l’emmener à la librairie Shakespeare & Company. Située à deux pas de Notre-Dame, cette petite échoppe pittoresque bien connue des anglophones semble sortir d’un livre pour enfants : parquet, étagères chargées de vieux grimoires, poutres en bois, petits mots de visiteurs griffonnés sur les parois et même…un lit qui accueillera le lecteur repu de mots en quête de repos.

Créé en 1951, l’endroit n’a rien perdu de sa vocation originelle : un havre de paix où les écrivains
pouvaient accoucher de leurs projets. De nombreuses activités y sont proposées. Des lectures le
lundi soir et divers ateliers : écriture, groupes de conversation bilingue…Le livre, la plume et l’oreiller en plumes ont trouvé leur foyer.


Librairie Shakespeare & Company
37, rue de la Bûcherie
75005 Paris
Tel : 01 43 25 40 93
www.shakespeareandcompany.com
Ouvert tous les jours de 10h à 23h, sauf le Samedi et le Dimanche de 11h à 23h.



- Chéri, tu dors ?
- Hmm…Non, non, je lis…

vendredi 22 octobre 2010

La coupe est pleine...lune !

Une coupe de champ’ au clair de lune, vous trouvez ça désuet voire même galvaudé ? Alors tentez plutôt un shamp’(oing) et une coupe (de cheveux) au clair de lune. C’est bien connu, foi de loup garou velu-chevelu, le cheveu repousserait plus vite et mieux s’il est coupé un soir de pleine lune.

Le coiffeur Maachi Djelani propose ainsi de profiter de l’influence positive de cet astre sur notre
touffe pour nous couper les tifs après le taf les soirs de pleine lune. Et de laisser ouvertes les
portes de son salon de coiffure les soirs en question mais uniquement sur rendez-vous.

Si la lune doit être pleine pour tenter cette expérience capi-lunaire, avec des tarifs tournant autour de 45 à 50€, votre bourse n’a pas nécessairement besoin de l’être. La date est à marquer d’une nuit blanche dans vos calendriers lunaires, la prochaine séance nocturne Non-Stop sera le 23 octobre.

Une coupe de cheveux un soir de pleine lune au salon Maachi Djelani
40, rue Coquillère, Paris 1er, métro : Châtelet
Tel : 01 42 33 57 47







- Soirée open bar « coupe de champ' » tonight ?
- Non, plutôt soirée open door « coupe et shamp » !

mardi 19 octobre 2010

Vu du ciel

« Y a-t-il un pilote dans l'avion ? ». Au vu de l'actualité, nous sommes en droit de nous poser la question. Entre manifestations à répétitions, températures et conjoncture donnant des frissons, nos finances et notre moral perdent de l'altitude. En résumé, nos constantes font du rase-mottes. Et quand on se sent si mal dans notre peau, on n'a qu'une envie : s'en offrir une nouvelle, et lainée qui plus est. Comme le chantait si justement Balavoine en son temps, on « aimerait mieux être un oiseau » pour prendre un peu de hauteur, envoyer valser au loin nos noires humeurs. Quoi de mieux pour reprendre les commandes de nos vies, faire la paix avec nos envies, que de se glisser dans l'habit de pilotes légendaires ou réels, Orville, Lindbergh ou le père du Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry ? Chic, ça tombe à pic : la tendance « Aviator » est en plein essor.

Après avoir conquis les airs, le blouson « bombardier » qui habillait les aviateurs américains dans les années 30, a rapidement séduit la Terre entière. La preuve en images : élégant en black&white sur Gary Cooper dans « Pour qui sonne le glas », inoubliable en technicolor sur Tom Cruise dans « Top Gun ». Cet hiver, il est en cuir sombre, doublé de peau lainée, zippé jusqu'au cou, chaud et confortable à souhait. Un seul « hic » cependant, le prix du bombardier a tendance à s'envoler pour mieux exploser nos budgets anémiés.

Alors, si on veut craquer, mieux vaut ruser. Soupçon de grève du côté des compagnies aériennes ? Les aiguilleurs du ciel défilent ? Voici notre alibi ! Nous sommes donc obligées d’enfiler notre blouson de pilote pour rentrer à pied à la maison et préparer la popote. Mais doit-on nécessairement bénéficier d'un parachute doré ou jouer les kamikazes pour se l’acheter sans se lâcher ? Voici trois shopping-destinations, où la voyageuse « Voyage Prestige», la globe-trotteuse « Jet Tours » et la bourlingueuse « Partirpascher.com » pourront trouver leur bombardier.

Le Bombardier « Pearl Harbor »

Objet de toutes les convoitises, il est la « first class » incarnée. Inaccessible donc désirable, il créera notre perte. Torpillera nos finances. Mais vous offrira un vol en première. La « Royal Air » classe .










Bombardier Burberry, 2395 €


Le Bombardier « Catch me if you can »


Il a la ligne furtive, l'apparence over-luxe, mais une politique tarifaire à moitié chère, à moitié « fair ». Belle de jour ou oiseau de nuit, il nous escorte aussi bien au bureau qu’au Baron. Vous pourrez vous l’offrir en sacrifiant quelques allers-retours sur British Airways. La « business » classe.







Bombardier Paul & Joe, 955€




Le Bombardier « Le Petit Prince »


Quand on a l’élégance d'un Saint-Exupéry et les finances d'un « tout » petit prince, ce qui compte, c'est la pièce et non son prix. La faim justifie le moyen. Alors, on se dessine un (col en faux) mouton, et on opte pour la version low-cost du bombardier, direction Asos.com, pour le prix d’un vol en soute arrière sur Ryan Air. La "middle" classe.







Bombardier Asos, 60£





- Non, finalement je n'ai pas pu partir en vacances...Euh, non, pas à cause d'un problème de vol d'avion...Plutôt un problème de vol de blouson...

mercredi 6 octobre 2010

Comme un garçon

Les femmes portaient déjà la culotte (boxer) et le jean boyfriend. A présent, elles portent aussi la veste d'homme. Mais d'où vient cet engouement soudain pour le vestiaire masculin ? A l'heure du tricotage politique et de la décote de nos pensions, la solution au report de l'âge légal de départ à la retraite et à l'allongement de la durée de cotisation se trouve peut-être dans le veston. Qui a dit que la mode était futile, vaine, inutile ? Parfois, la mode est LA solution à des problèmes de société complexes. Laissez tomber toutes velléités de revendiquer haut et fort votre féminité, le féminisme est dépassé. Nous sommes toujours louves, félines, mais quand la France manifeste pour les retraites, la chienne de garde en nous bat en retraite. Aujourd'hui, la stratégie pour obtenir une promotion consiste à endosser la panoplie complète, le costume d'homme trois pièces. Car, oui, nous sommes pour l'égalité des sexes. Mais face aux polémiques et à ces trimestres supplémentaires que nous devrons peut-être rattraper pour cause de maternité, il semble préférable de ne pas porter la jupe pour passer entre les mailles de la discrimination et ne pas se fermer les portes (et postes) de la direction.
A l’image de la sublime veste boyfriend 70%laine 30%alpaga que vous allez vous offrir, les chiffres parlent d’eux-mêmes. 80% des travailleurs précaires seraient...des travailleuses ! Tandis que votre homme pourra partir à la pêche avec 1 500€ en poche, vous serez condamnée à faire des mots croisés chez vous pour ne pas toucher aux maigres 900€ que vous pourrez peut-être espérer. A titre de comparaison, c’est à peine de quoi s’offrir le duffle -coat Carven, hit Mode de la saison. Notre corps subit la ménopause, mais nos envies, elles, ne connaissent pas de modo-pause (ménopause de la mode). Adieu donc parfums, Louboutin, satin…Aussi, il faut la jouer fine (ou même fin) et déguiser la réalité pour se faire recruter. Ou, pour être plus exact, la travestir. Tel le loup grimé en mouton pour s'infiltrer dans la bergerie, on saisit la formidable opportunité offerte par cette tendance automnale et l’invention du CV anonyme pour miser sur l’ambiguïté. Et pour contourner les éventuels freins à l'évolution de nos carrières et les différences de salaires, quelques jours avant l'entretien fatidique, on ne s'épile plus les aisselles, on laisse la moustache telle quelle et on enfile son plus beau tuxedo*. Ce n'est pas de notre faute après tout, si ce projet de réforme s'avère légèrement macho.
Une solution de saison pour nous faire gagner du galon et des trimestres de cotisation. Vêtues de notre plus beau Prince-de-Galles, nous serons l’homme qui tombe à pic et celui de la situation. Blazer, mais pas blasées, culotées et costumées. La nouvelle Eve et sa pomme d'Adam. Non contente de clore le bec au problème des retraites, la veste de garçon nous prémunit aussi du risque de finir vieilles filles. Dans le pire des cas, nous serons de vieux garçons. C'est plus fashion !
*tuxedo : costume, smoking
Photo H&M


- Civilité...Madame ? Mademoiselle ?...Hummm..
Monsieur !

mardi 5 octobre 2010

Bag à part

"Souvent femme varie" disait le bien inspiré monarque François Ier. Nous sommes, en effet, faites de paradoxes. Par un mystérieux mécanisme, lorsque nous appelons une chose de tous nos voeux, nous sommes irrémédiablement attirées par son contraire...Vicomtesses pourfendues, Lolita et Dalila mènent en nous un combat permanent. Prêtes à montrer nos griffes manucurées au premier impoli assénant un "Madame" à nous, jeunes demoiselles, cette saison, pourtant, on ne rêve que d'une chose : nous offrir l'ultime, l'unique sac de Dame.
Car oui, on veut un sac Madame, dans un beau cuir, une belle peau mais...mais sans faire "vieille peau". Si l'accessoire est noble voire charismatique, il peut vite aussi se révéler dans toute son austère rigidité. Alors, oubliez le total look, jetez vos twin-set et misez sur les paillettes-jet set-ou...vieux sweat. L'idée pour dérider son "Madame" est de libérer l'adolescente fluorescente qui sommeille en nous. Et de montrer votre doigt vernis de rose fuchsia au premier impoli qui vous assène un "Vous avez voler le sac de votre mère, Mademoiselle ?", tout en irradiant intérieurement.
Voici une sélection de trois sacs de dame, que vous ayez autant d'argent en poche qu'à vos 14 ans, trouvez les bas de laine de votre grand-maman ou misez sur les numéros gagnants.

Le sac de Madame "Bettencourt"


Vous avez de l'argent mais vos conseillers financiers parfois mal attentionnés vous font investir dans des placements risqués. Assurément vous avez besoin d'un confident sûr et fidèle dans le temps, un bras droit...pendu à votre avant-bras. C'est chez Dior que vous le trouverez. Et cette fois-ci, malgré son prix, seuls les jaloux vous reprocheront d'avoir perdu vos esprits .


















Sac Lady Dior, 1 700€



Le sac de Madame "Rue du Four"

Vous êtes née avec une cuillère en argent dans la bouche. Oui, en argent, non pas en or. Vous avez l'aisance en héritage mais aussi l'élégance, un port de reine que vous traînez rue Princesse. Mad d'un "Madame" ? Le sac My Suelly sera de toutes vos "partys". Chez Castel comme au Froggy's.



















Sac My Suelly, env. 320€



Le sac de Madame "Rocancourt"


Vous êtes sans le sou, mais pas sans style. Arsène Lupin du sac à main, vous possédez les clés de la mode, mais pas le code du coffre. Comment détourner l'attention, créer l'illusion ? Le stratagème consiste à dégoter LA pièce abordable, le petit Bag qui fait la blague. Et pour ça, H&M est là.




















Sac H&M, env. 60€








- Alors il m'a dit : "C'est Madame ou Mademoiselle ?" et je lui ai répondu : "C'est Madame Dior pour le sac, quant au parfum, c'est Mademoiselle, Coco Mademoiselle"...